LA RELAXATION

Les différentes techniques de relaxation ont apporté des éléments non négligeables à la Sophrologie. Diverses classifications des méthodes de relaxation existent mais, en fait, deux grandes méthodes sont à la base de toutes les autres : le Schultz à point de départ mental et le Jacobson à point de départ musculaire. Dans une perspective contemporaine on pourrait introduire des méthodes à point de départ respiratoire[1].

 

Classification

 

Les Dr P. Geissmann et R. Durand de Boussingen[2]  ont établi la classification suivante qui fait l’objet d’un consensus :

 1°/ Les méthodes utilisant la technique de Jacobson : prise de Conscience, contraction relâchement musculaire.

 a) La Relaxation Progressive de E. Jacobson.

 b) La Technique de H. Jarreau et R. Klotz, la relaxation différentielle.

c) Le Training compensé de Aiginger.

 2°/ Les méthodes inspirées de la technique de Schultz (1883-1970) : ce sont des techniques de relaxation à point de départ mental, signification psychologique du relâchement physiologique.

a) Training autogène de J-H. Schultz.

b) La rééducation psychotonique de J. de Ajuriaguerra.

c) La régulation active du tonus musculaire de Stokvis.

d) La relaxation de sens psychanalytique de D. Sapir.

e) L’hypnose active graduée de Kretschmer 1946 et Langen 1961.

f) La méthode de déconditionnement de J. Rognant utilisant la technique du training autogène .

 3°/ Les méthodes périphériques à visée globale :

a) L’eutonie de Gerda Alexander ou pédagogie de la relaxation.

b) La relaxation chez l’enfant par la méthode du mouvement passif de Wintrebert .

 

La sophronisation est une relaxation à point de départ physiologique par relâchement musculaire évoquant le Jacobson.

Parmi les premières techniques utilisées en Sophrologie  « la technique de sophronisation activée par l’entraînement autogène » fait référence à Schultz. Enfin la respiration est au centre du processus sophrologique tant comme présence à la Conscience que comme support aux différents exercices effectués en sophro-respiration synchronique.

Sur le plan conceptuel la relaxation a permis de clarifier, par rapport à l’hypnose, les variations quantitatives des niveaux de Conscience et d’établir scientifiquement la réalité du niveau subliminal.

 

Le concept de relaxation

Ce concept est relativement galvaudé en raison de la multiplicité de ses emplois dans le langage courant, voire spécialisé.

Ce terme à la mode, sujet de multiples articles dans les journaux, signifie aujourd’hui passe-temps, distractions en réponse aux sollicitations et stress de la vie moderne.

Quelle est la similitude entre les relaxations dues à des appareils de biofeedback, des fauteuils à vibrations, le divan de papa Freud, la bénédiction de Maîtres spirituels, le massage californien et/ou celui du kinésithérapeute et ceux des relaxologues ? Le point commun de ces différentes modalités se retrouve dans l’origine latine du mot « relaxatio » qui signifie l’action de se relâcher, la détente. Dans l’antiquité « relaxare » se comprenait dans un sens physique et médical.

La décontraction neuromusculaire est à la base de tout processus de relaxation. L’acquisition d’un tonus musculaire de repos entraîne une détente physique et psychique amenant un repos le plus efficace possible, une économie des forces nerveuses et de l’activité générale de l’individu. Le relâchement musculaire est une technique ancestrale ; en témoigne la répercussion des postures yogi sur les possibilités physiques et psychiques des ascètes.

 

Alors quid de la relaxation en Sophrologie ?

Elle est à la base du processus d’entraînement sophrologique, mais elle ne représente qu’un moyen d’accès au niveau sophro-liminal, sans constituer un but en soi. Le sophronisant vit une relaxation globale aux trois niveaux : physique, respiratoire et psychique dans une unité de sa Conscience. L’être présent vit relaxé au présent dans une tridimension du temps (passé, présent, futur) unitaire, un passé heureux relié par un état de Conscience serein à un projet d’advenir comme son projet-de-monde harmonieux. Sans être synonymes, relaxation et positif s’accordent.

Durand de Boussingen dans sa définition des méthodes de relaxation extrapolait déjà des techniques basiques à une action à long terme beaucoup plus profonde sur l’individu : « les méthodes de relaxation sont des conduites thérapeutiques, rééducatives, ou éducatives utilisant des techniques élaborées et codifiées s’exerçant spécifiquement sur le secteur tensionnel et tonique de la personnalité ». Schultz et Jacobson dans le développement complet de leur méthodologie vont bien plus loin que de se contenter de simples recettes de lâcher-prise. Ainsi la connaissance des grandes caractéristiques de leur méthode nous enrichit en Sophrologie. Nous renvoyons à l’ouvrage de base des Dr P. Geissmann et R. Durand de Boussingen et à chacun des ouvrages particuliers des créateurs de leur méthode pour une étude détaillée qui sortirait du cadre de ce livre.

 



 

[1] Techniques psycho-corporelles

[2] Les méthodes de relaxation. Dr P. Geissmann et  R. Durand de Boussingen. Editeur Pierre Mardaga Bruxelles 1968